Pour le grand public, recourir à un commissaire-priseur est perçu comme une opération coûteuse, réellement utile lorsqu’il s’agit de biens de grande valeur : l’estimation d’un vase ancien, la vente d’un tableau de maître, d’une estampe ou d’un élément de mobilier d’époque. A tort, car les services d’un tel professionnel peuvent être gratuits. Et surtout parce qu’il s’agit d’un allié en vue d’assurer ou valoriser vos objets. Explications.

Commissaire-priseur : une profession réglementée

A l’instar du Notaire, le Commissaire-Priseur est nommé par le Ministère de la Justice : c’est un officier public, dont les actes ont valeur authentique et sont juridiquement opposables aux tiers. La profession est réglementée. On y accède par une formation combinant le Droit et l’Histoire de l’Art. Ses évaluations ne sont pas fantaisistes et sont étayées, documentées : lorsqu’on lui soumet un bien pour estimation, il procède en identifiant le style, la période et en prenant référence sur les montants atteints par des objets similaires. Le commissaire-priseur est fréquemment appelé lors du règlement d’une succession. Les biens laissés par le défunt sont inventoriés et estimés. C’est souvent l’occasion de surprises : certains objets atteignent des valeurs insoupçonnées – tel vase étant convoité par des collectionneurs prêts à en offrir 3 000 €, tel timbre se vendant en raison de sa rareté pour plus de 5 000 € …

S’adresser à un commissaire-priseur pour estimer un bien

Pour estimer un bien (on parle alors de « prisée »), il s’agit de la solution la plus fiable. Son expertise lui permet de répondre à toutes vos questions : cet objet est-il original, rare ? est-ce l’œuvre d’un artiste connu ? combien d’exemplaires existent ? l’œuvre suscite-t-elle un intérêt sur le marché ? sera-t-elle demandée dans un avenir proche ? Autant de questions qui font partie du processus d’estimation de la valeur de l’objet. Lorsque le commissaire-priseur n’est pas sûr de son estimation, il fait appel à un expert pour ajuster son estimation d’un objet atypique ou sortant de son canevas habituel. Par exemple, pour l’estimation d’un de vos vases, il peut faire appel à l’avis plus pointu d’un expert en céramique chinoise. Le commissaire-priseur travaille dans son office ou au sein d’une maison de vente, qu’on appelle un Opérateur de Ventes Volontaires (OVV). Depuis 2002, le monopole des commissaires-priseurs judiciaires (officiers ministériels) pour les ventes aux enchères a été cassé. Désormais, la profession est également accessible aux personnes qualifiées, par agrément auprès du Conseil des Ventes, et non plus par arrêté du Garde des Sceaux : on les appelle les commissaires-priseurs volontaires.

Trouver un commissaire-priseur : comment faire ?

En France, on compte plus de 500 priseurs volontaires, et plus de 600 commissaires-priseurs judiciaires. Il est donc aisé de trouver un professionnel près de chez vous. Soit en consultant la liste des professionnels dans le répertoire de la Chambre Nationale des Commissaires-Priseurs, située 13, Rue de la Grange Batelière (Paris 75009). L’organisme compte des bureaux régionaux. A Paris, par exemple, le bureau est situé à l’Hôtel Drouot. Les commissaires-priseurs volontaires travaillent également pour des sites internet qui vous proposent des évaluations en ligne de vos objets, tel que mr-expert.com. Il vous suffit de remplir un formulaire en ligne, en y joignant photos, descriptifs et toutes les informations en votre possession.